Chers parents,
Souvenez-vous de la dernière fois que vous étiez dans un supermarché, tentant d’acheter de quoi préparer le dîner, et votre enfant s’est mis à hurler parce qu’il voulait un paquet de bonbons. Ou encore, lorsque vous avez passé une heure à préparer son repas préféré, pour finalement le voir fondre en larmes parce que les petits pois touchaient les carottes dans son assiette. Ces situations peuvent être déconcertantes, voire frustrantes. Mais si je vous disais que ces réactions sont tout à fait normales et que, en réalité, elles sont liées à la façon dont le cerveau de votre enfant se développe ?
Le cerveau de votre enfant : comme une maison en cours de construction
Pensez au cerveau de votre enfant comme une maison en construction. À la naissance, toutes les pièces de base de la maison, qui sont comme les neurones, sont là. Cependant, les fils électriques qui relient ces pièces, qui représentent les synapses ou les connexions entre les neurones, sont encore en cours d’installation. Au cours des premières années de vie, ces connexions se forment très rapidement, avec plus d’un million de nouveaux “fils” installés chaque seconde. Quand votre enfant a deux ans, son cerveau est presque aussi grand qu’un cerveau adulte, tout comme une maison qui est presque prête à être habitée !
L’amygdale et le cortex préfrontal : comment comprendre les crises émotionnelles
Alors, comment cette analogie peut-elle nous aider à comprendre les crises émotionnelles de nos enfants ? Pour cela, prenons deux pièces importantes de cette maison cérébrale : l’amygdale et le cortex préfrontal.
L’amygdale est comme le système d’alarme de la maison. Elle est toujours prête à détecter les problèmes et à déclencher une alarme. Par exemple, si votre fille voit son petit frère toucher à son jouet préféré, l’amygdale sonne l’alarme, ce qui provoque une réaction émotionnelle intense.
Le cortex préfrontal, en revanche, est comme le centre de contrôle de la maison. Il est responsable de gérer les émotions, de prendre des décisions et de contrôler les comportements impulsifs. Cependant, chez les jeunes enfants, ce centre de contrôle est encore en apprentissage, ce qui signifie que le système d’alarme a souvent le dessus.
Des conseils pratiques pour naviguer dans les tempêtes émotionnelles
Maintenant que nous avons une meilleure compréhension de la structure de la ville cérébrale de notre enfant, voici quelques conseils pratiques pour vous aider à gérer ces tempêtes émotionnelles :
- Soyez le phare dans la tempête : Lorsque votre enfant est en crise, il est facile de se laisser emporter par ses émotions. Mais rappelez-vous, votre calme peut aider à apaiser le cerveau de votre enfant. Lorsque votre fils pleure parce qu’il a cassé son biscuit et qu’il le veut “entier”, au lieu de vous frustrer, prenez une grande respiration, agenouillez-vous à sa hauteur et dites-lui calmement que vous comprenez sa déception.
- Validez leurs émotions : Pour nous, adultes, le fait qu’un biscuit cassé puisse déclencher une telle tempête émotionnelle semble absurde. Mais pour votre enfant, c’est une véritable catastrophe. Validez cette émotion en lui disant : “Je vois que tu es vraiment triste à cause de ton biscuit. C’est dur quand les choses ne se passent pas comme on veut.”
- Pratiquez la patience : Rappelez-vous, le cerveau de votre enfant est encore en développement. C’est un peu comme apprendre à faire du vélo, cela nécessite du temps et de la pratique. Donc, la prochaine fois que votre fille refuse de mettre ses chaussures parce qu’elles ne sont “pas les bonnes”, rappelez-vous qu’elle apprend encore à gérer ses émotions.
Comprendre le développement du cerveau de nos enfants nous offre un nouvel éclairage sur leurs comportements. Chaque enfant est unique et il n’y a pas de solution universelle. Mais en comprenant un peu mieux leur monde intérieur, nous pouvons les accompagner avec plus de sérénité et d’empathie dans leur développement émotionnel.
Chaque jour est une nouvelle chance d’apprendre et de grandir ensemble. Même si ce jour inclut une crise de larmes pour un biscuit cassé !